|
| Abolition du registre des armes d'épaule- La valse de la désinformation et des émotions | |
| | Auteur | Message |
---|
Coyote. Admin
Nombre de messages : 14505 LOCALISATION (ville/city) : Laval & Lac Simon VOS PRODUITS YAMAHA : Sidewinder LTX GT, GP 292 75, SL 338 72, SRX 18 Date d'inscription : 16/10/2005
| Sujet: Abolition du registre des armes d'épaule- La valse de la désinformation et des émotions Mer 22 Fév 2012, 18:39 | |
| Abolition du registre des armes d'épaule- La valse de la désinformation et des émotions
21/02/2012 | Par Louis Turbide
Dans le but d'abolir le registre des armes d'épaule, le projet de loi C-19 a été adopté à la Chambre des communes mercredi soir dernier, avec 159 votes pour et 130 votes contre. Le projet de loi devra ensuite être étudié au Sénat, où il doit en principe être adopté, puisque les conservateurs y sont majoritaires. Nous approchons donc de la fin d’une saga qui aura duré plusieurs années.
Hier, deux événements ont attiré négativement mon attention. Premièrement, j’ai été fort surpris d’apprendre que la chef intérimaire du NPD Nycole Turmel avait ordonné formellement à ses députés de voter contre l’adoption du projet de loi C-19. Néanmoins, deux députés NPD de l’Ontario ont respecté leur conviction et n’ont pas suivi les ordres de madame Turmel. Par contre, tous nos députés NPD québécois n’ont pas eu ce courage et ont voté… probablement en fonction de leur perception de l’opinion publique des Québécois.
Je reviendrai sur ce point, mais avant je dois dénoncer la petite fête organisée par certains députés conservateurs suite au résultat du vote. Bien que ceux-ci attendaient ce moment depuis fort longtemps, j’ai trouvé cela totalement déplacé. En tant que gouvernement majoritaire, les conservateurs sont là pour prendre des décisions, mais lorsqu’un projet de loi soulève autant de discorde, un gouvernement responsable se doit de ne pas jeter de l’huile sur le feu inutilement. En agissant ainsi, ces députés font passer les chasseurs canadiens pour des gens insensibles aux événements malheureux impliquant des armes à feu survenus au Canada, ce qui n’est pas du tout le cas.
La fameuse opinion publique… À chaque fois que j'entends à la télévision ou que je lis dans un journal qu’une très grande majorité des Québécois est pour le maintien du registre des armes d’épaule, je me questionne. Quelle information ces gens ont-ils obtenu pour prendre position aussi majoritairement? Est-ce que l’information véhiculée est complète et non biaisée? Est-ce que le ratio de chasseurs et non-chasseurs a été pris en compte dans les gens interrogés lors de ces sondages? Je suis aussi estomaqué de voir à quel point les politiciens de tous partis confondus tentent de se faire du capital politique en n’étant aucunement au fait de ce dossier, ce qui se traduit par des absurdités véhiculées sur toutes les tribunes médiatiques.
Je me pose ces questions, car lorsque je discute avec des non-chasseurs et que je leur explique que l’abolition du registre des armes d’épaule ne signifie pas que du jour au lendemain il n’y aurait plus aucun contrôle au niveau de l’acquisition et de la possession des armes à feu, ainsi que de l’achat de munitions, ils tendent l’oreille pour comprendre. En effet, il faut rappeler aux gens que le permis de possession/acquisition d’arme à feu demeurera après l’abolition du registre, et les policiers, avant d’intervenir chez un individu suite à une plainte de violence conjugale par exemple, pourront toujours savoir si la personne possède potentiellement des armes. Ils ne pourront savoir le nombre d’armes possédées par cet individu, mais qu’est ce que cela changera dans l’intervention à effectuer, sachant à la base qu’il y a potentiellement des armes à cet endroit et qu’un individu ne peut pas en brandir plus d’une à la fois? Des toutes façons, le fait de pouvoir vérifier si une personne possède potentiellement des armes ou non ne devrait rien changer dans leur méthode d'intervention, car même si cette vérification préalable montre que l'individu ne possède pas d'arme à feu, il pourrait quand même s'agir d'un individu potentiellement encore plus dangereux pouvant disposer d'armes de marché noir. Ce qu’il faut comprendre dans ce dossier, c’est que c’est à partir de l’attribution du permis de possession/acquisition d’arme à feu que le contrôle policier le plus important se fait. C’est là que les chasseurs montrent patte blanche lors de la demande ou du renouvellement de ce permis, en répondant à une série de questions très personnelles auxquelles aucun autre citoyen canadien n’est tenu de répondre. Parmi les gens interrogés concernant ce dossier, peu savent qu’en tant que possesseurs d’armes à feu, nous sommes tenus entre autres de dire si au cours des deux années précédentes, nous avons souffert de dépression, de mentionner si au cours des dernières années nous avons vécu une séparation, et si oui, de fournir les coordonnées de notre ex qui sera peut-être contacté(e) avant de nous consentir notre permis…
Ce permis et sa procédure de renouvellement demeurent en vigueur même si le registre des armes d’épaule est aboli, et les policiers pourront par exemple continuer de savoir si un individu est détenteur d’un permis de possession/acquisition d’arme à feu, et cela apparaît représenter l’information la plus importante pour eux. De plus, il ne faut pas oublier que le registre des armes à autorisation restreinte demeure en place et que les policiers pourront le consulter. Il est faux de prétendre que n’importe qui pourra se procurer une telle arme ou même une arme d’épaule. En abolissant le registre des armes d’épaule, le gouvernement vient d’alléger un processus administratif trop lourd et onéreux qui n’était pas nécessaire vu la structure de contrôle déjà mise en place avec le permis de possession/acquisition d’arme à feu.
En terminant lorsque j’analyse ce dossier, j’aime bien faire un comparatif avec l’alcool au volant qui fait bien plus de victimes au Canada que les homicides avec des armes d’épaule. Pourtant, à part punir les fautifs une fois que le pire s’est produit, est-ce que les gouvernements en font autant qu’au niveau du contrôle des armes à feu. J’aimerais bien connaître l’opinion publique si, demain matin, le gouvernement décidait de resserrer l’attribution des permis de conduire pour aider à enlever de nos routes les conducteurs irresponsables qui conduisent un véhicule avec les facultés affaiblies. J’aimerais bien connaître l’opinion publique si, lors du renouvellement du permis de conduire, on demandait à tous les citoyens des informations concernant leur vie privée comme c’est le cas, et comme ce sera toujours le cas, après l’abolition du registre des armes d’épaule pour le renouvellement du permis de possession/acquisition d’arme à feu. J’aimerais bien connaître l’opinion des gens si, demain matin, on devait présenter un permis émis par le gouvernement pour acheter de la bière ou du vin par exemple, tout cela dans le but de protéger les victimes de la route?
Vous savez lorsqu’on demande à quelqu’un de prendre position sur un dossier qui ne change rien à sa vie, il est facile de trancher, mais lorsque cela nous affecte directement, c’est une tout autre histoire.
L’opinion émise dans ce texte est celle de l’auteur Louis Turbide et elle ne reflète pas nécessairement celle du Magazine Sentier Chasse-Pêche et de ses employés.
Voir http://www.sentierchassepeche.com/81059/Abolition-du-registre-des-armes-d-epaule--La-valse-de-la-desinformation-et-des-emotions.html
| |
| | | | Abolition du registre des armes d'épaule- La valse de la désinformation et des émotions | |
|
| Permission de ce forum: | Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
| |
| |
| |