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Benoit SabourinLe Droit
Le manque de neige au sol et les températures froides qui ne sont pas au rendez-vous en ce début d'hiver commencent à faire mal aux clubs de motoneigistes de l'Outaouais qui voient leurs cartes de membres se vendre au compte-gouttes actuellement.
À trois jours de Noël, les quelque 2000 kilomètres de sentier de motoneiges balisés dans la région sont toujours fermés. Avec le mercure à la hausse enregistré ces dernières semaines et les prévisions à court terme d'Environnement Canada, difficile de voir la lumière au bout du tunnel pour les sept regroupements affiliés à la branche outaouaise de la Fédération des clubs de motoneigistes du Québec.
Pour l'Association des motoneigistes Vallée de la Nation, le constat est loin d'être rose: le nombre de cartes de droit d'accès vendues est inférieur de 30% en comparaison avec 2014 à pareille date, indique le président de l'organisme, Jacques Fecteau.
«On mange un coup de 100 000$. Ça fait 42 ans que je m'occupe du club et c'est la première fois que je vois ça. Normalement, on ouvre nos sentiers la première semaine de décembre. Quand Noël n'est pas blanc, ça ne va pas bien», affirme M. Fecteau.
En 2014, le club qui entretient 131 kilomètres de corridors à travers les villages de la Petite-Nation comptait dans ses rangs près de 900 membres. Ils ne sont que 600 en date d'aujourd'hui.
«On doit payer les assurances et on a de l'équipement. On vient d'acheter une machine pour damer les sentiers à 254 000$. Disons que ça nous rend nerveux», dit-il.
Pierre Tremblay, président de l'Association des motoneigistes de l'Outaouais, vit le même problème dans son secteur. Le club a enregistré une baisse de 40% lors de sa prévente de cartes. «Les cartes de membres, c'est notre survie. C'est avec cet argent qu'on s'occupe de nos sentiers», souligne-t-il.
Dame Nature a intérêt à bien faire les choses ces prochaines semaines, ajoute ce dernier. «Ce qui est important au départ, ce sont les lacs et les rivières. Il n'y a rien de gelé encore et nous avons beaucoup de sentiers qui traversent des cours d'eau. Il ne faut pas que la neige tombe trop avant que ça gèle sinon ça crée un isolant et ça pose problème», explique M. Tremblay.
Il n'y a pas que les associations affiliées au sport qui sont affectées par la situation. Les restaurateurs et gestionnaires d'auberges à proximité des sentiers mangent aussi leur pain noir. Le propriétaire du motel resto-bar Place Vimy, à Gracefield, dans la Haute-Gatineau, Marc Graveline, dit avoir enregistré une baisse de 35% de son chiffre d'affaires en comparaison avec 2014.
«Une chance qu'il y a eu beaucoup de
partys de Noël pour rentabiliser le restaurant. Au point de vue des retombées économiques touristiques à ce temps ici de l'année, la motoneige devient ce qui est le plus important après la chasse dans la région et en ce moment, on n'a pas de neige», confie le restaurateur.
Ne pas lancer la servietteL'administratrice de la FCMQ-Outaouais, Nancy Chagnon, reconnaît que la situation est loin d'être idéale.
Celle-ci rappelle cependant que l'an dernier, un couvert de neige était tombé en décembre avant de se dissiper à l'aube des Fêtes. Les températures froides de janvier et février avaient finalement permis aux clubs de motoneigistes de connaître de bonnes saisons.
«On sait que ça ouvrira, mais on ne sait juste pas quand et quelle sera la longueur de la saison. Ça, c'est hors de notre contrôle. Si c'est une saison courte, ce sera une saison courte et on peut y faire face, mais personne ne va lancer la serviette», note-t-elle, précisant que la majorité des pistes s'ouvrent généralement au début de janvier.
En 2014, environ 4000 cartes de droits d'accès ont été vendues à travers les sept clubs de la région. Un peu plus de 30% de ces détenteurs de cartes étaient des motoneigistes en provenance de l'extérieur des frontières de la province, que ce soit de l'Ontario ou des États-Unis.