La saison traine de la patte

Martin Lafrenière
Le Nouvelliste


(Saint-Paulin) La saison de la motoneige 2010-2011 sera à oublier pour plusieurs intervenants touristiques de la région.
Guylaine Tétreault, directrice des ventes à l'auberge Escapade de Shawinigan, confirme que le manque de neige a donné un solide uppercut à l'industrie touristique.

«On a 65 % de moins d'achalandage de motoneigistes cette année à comparer à pareille date l'an passé. On n'a pas de neige. Et le conflit avec l'UPA a fait peur à plein de monde.»

Mme Tétreault mentionne que la rivière Saint-Maurice n'est pas recouverte de glace à la hauteur du boulevard des Hêtres. Cette situation fait en sorte que deux importants sentiers sont toujours fermés. Les gens vont donc se promener ailleurs.


«Les sentiers sont beaux à partir de Shawinigan vers le nord. Il manque un peu de neige, mais c'est beau. Ce qu'on a perdu en revenus, c'est perdu. Les gens ont planifié de prendre leurs vacances ailleurs comme en Gaspésie, au Lac Saint-Jean. Et il ne reste qu'un mois à la saison.»

Linda Frappier sait également qu'elle ne fera pas fortune cette année avec l'achalandage des motoneigistes. Copropriétaire de la cabane à sucre chez Gerry de Saint-Paulin, Mme Frappier estime que ce type d'achalandage a chuté de 50 % jusqu'à maintenant.

«La saison est pas mal foutue. Ça a mal commencé avec l'histoire de l'UPA, on a eu de la pluie pendant le temps des Fêtes et il n'a pas vraiment neigé depuis ce temps-là. Ça va mal dans les sentiers, il n'y a pas assez de neige. Ici, pendant une journée standard, on accueille 100 motoneigistes. Cette année, c'est 20, 25 motoneigistes. Et le temps des sucres commence dans un mois. Il reste donc un mois à la saison de motoneige.»

Du côté de La Tuque, on pense qu'une bonne bordée de neige pourra sauver la saison qui a mal démarré pour le motel des 9 et le motel le Gîte.

«Ici, on n'a pas été touché par la question de l'UPA. Mais on n'a pas beaucoup de neige. Entre La Tuque et le relais 22, qui est un sentier de 130 km vers le nord, c'est ouvert depuis deux semaines seulement. Côté achalandage des motoneigistes, c'est 30 % de moins qu'en 2009-2010. La perte est récupérable, selon moi», raconte Martin Girard, le gérant de ces établissements membres du groupe Marineau.

À l'association touristique régionale, on sait que le centre et le nord de la région ont de meilleures conditions que le secteur de Louiseville. L'état des sentiers a un impact direct sur les retombées économiques des relais et des services d'hébergement.

«Les retombées vont varier beaucoup entre ceux qui ont de la neige et les autres. Mais on reçoit beaucoup d'appels de gens du nord des États-Unis, de l'Outaouais. Ils veulent savoir où ils peuvent passer chez nous. Ces gens veulent savoir où aller, car ils font des randonnées de sept ou 10 jours», raconte Catherine Cournoyer, coordonnatrice des produits et des services touristiques chez Tourisme Mauricie.

L'ATR soutient que 95 % des sentiers de motoneige sont maintenant accessibles en Mauricie.
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