Julien Cabana
Mercredi, 23 mars 2016 05:00 MISE à JOUR Mercredi, 23 mars 2016 05:00
Chaque hiver, des milliers de motoneigistes parcourent les 33 000 kilomètres de sentiers en tenant le tout pour acquis. On attend fébrilement les premières chutes de neige afin de pouvoir profiter pleinement de ce réseau unique au monde. Derrière toute cette machine impressionnante, il y a ceux que l’on publie trop souvent, les bénévoles.Au Québec, on estime qu’il y a près de 5000 bénévoles qui gravitent autour des clubs de motoneigistes. Ce sont des passionnés qui ont à cœur leur loisir et qui ne comptent pas les heures. Il serait difficile de donner à chacun une vitrine dans cette chronique. J’ai donc choisi d’y aller avec un exemple d’engagement très spécial en vous présentant Jean-Luc Sylvain qui gravite autour du club de motoneige le Sapin d’Or depuis plus de 50 ans. Il a été bénévole, président du club, représentant de la région à la Fédération des clubs de motoneigistes du Québec et même président de la Fédération.
Toujours la flammeEncore aujourd’hui, à 76 ans, il a toujours à cœur son sport, la motoneige.
«J’étais du groupe qui avait formé une association en 1964, qui est devenue le club Le Sapin D’or en 1966, avec l’obtention de la charte de fondation du club. Nous devions tout faire, que se soit la peinture des panneaux de signalisation, le défrichage des sentiers, la négociation des droits de passage, tout relevait de l’équipe du club. Nous n’avions pas beaucoup de moyens. Nous devions consacrer de nombreuses heures chaque semaine pour que l’hiver, nous puissions rouler dans nos sentiers.»
Pour l’avoir côtoyé au fil des ans, ce véritable maniaque de la motoneige n’a pas changé. Il a toujours cette flamme qui l’habite.
«J’ai occupé différents postes dans le club et à la Fédération. Maintenant, je me consacre au surfaçage des sentiers. Présentement, je gratte environ 600 heures par saison en m’amusant. Cette année, je suis rendu à 575. Ce qui me surprend le plus, c’est que nous sommes toujours dans des conditions hivernales sur notre territoire. Habituellement, à ce temps-ci de l’année, nous voyons apparaître des plaques de terre ou des roches dans les sentiers. Présentement, nous avons des conditions idéales, une situation que je n’ai pas connue souvent au cours de toutes ces années. En fin de semaine, nous avons encore une activité de cabane à sucre au Relais Sainte-Anne. Je crois qu’il va y avoir beaucoup de monde», a-t-il conclu avant de nous quitter pour aller faire, vous savez quoi, une randonnée en motoneige avec ses amis.
Un exempleLe cas de Jean-Luc n’est pas isolé. Ce sont ces bénévoles engagés qui travaillent à créer les sentiers un peu partout au Québec.
«Tous ces bénévoles arrivent à offrir aux motoneigistes un réseau exceptionnel, souligne Michel Brault de la Fédération des clubs de motoneigistes du Québec. Ils voient à l’entretien de la machinerie et des sentiers, à l’installation de la signalisation, au surfaçage des sentiers, à la collecte des droits de passage et plus, tous les éléments qui font partie de la vie d’un club. Ils gèrent 33 000 kilomètres de sentiers avec des budgets qui ne seraient pas suffisants s’il fallait payer toutes les personnes impliquées. Sans les bénévoles, rien ne serait possible.»
Si on prend en considération que le ministère des Transports gère un réseau routier de 30 000 kilomètres de routes environ avec des budgets beaucoup plus élevés, on peut comprendre l’importance de l’implication des bénévoles dans le réseau.
Dans toutes les régions du Québec, il y a des bénévoles engagés comme Sylvain. Lors de votre prochaine randonnée, si vous en rencontrez un ou plusieurs, prenez donc le temps de les saluer et de les remercier. C’est là leur seul salaire.